À Strasbourg, les habitants s’appellent les Strasbourgeois. C’est le gentilé officiel utilisé pour désigner ceux qui viennent de cette ville emblématique d’Alsace. Mais savez-vous comment on nomme les Strasbourgeois en alsacien ? Ou connaissez-vous le surnom affectueux que l’histoire et la tradition leur ont octroyé ? Plongeons ensemble dans les nuances culturelles et linguistiques de Strasbourg pour découvrir ces appellations singulières qui font bien plus que simplement nommer ses habitants.
Les habitants de Strasbourg sont… les Strasbourgeois
Alors que les habitants de Schiltigheim sont appelés les Schilikois et les Schilikoises, ceux de Strasbourg ont un gentilé bien plus évident. Les habitants de Strasbourg sont en effet connus sous le nom de Strasbourgeois pour les hommes et Strasbourgeoises pour les femmes.
C’est une désignation qui englobe non seulement les personnes nées et ayant grandi à Strasbourg, mais aussi celles qui ont choisi de faire de cette ville leur domicile.
Il faut noter que le gentilé est le même au singulier comme au pluriel pour les hommes : un Strasbourgeois, des Strasbourgeois. Par contre, pour les femmes, il change au pluriel : une Strasbourgeoise, des Strasbourgeoises.
Comment appelle-t-on les Strasbourgeois en Alsacien ?
Passons maintenant à l’alsacien, où le nom des Strasbourgeois n’est pas aussi simple. On retrouve deux terminologies : Strossburier et Strossbùrjer.
Le premier est directement inspiré de “Strossburi“, le nom alsacien de Strasbourg. C’est le terme qu’Emilienne Kauffmann utilise en alsacien au micro de France Bleu Elsass.
Le second est celui recommandé par l’Office pour la Langue et les Cultures d’Alsace et de Moselle (OLCA) qui nous indique qu’en alsacien bas-rhinois, on dit Strossbùrjer. Cette version est proche de l’allemand Strasburger, avec “burger” qui veut dire citoyen chez nos voisins.
Meiselocker, le surnom des Strasbourgeois
En Alsace, chaque ville ou village a son surnom, et Strasbourg n’échappe pas à la règle ! Ici, les Strasbourgeois sont fièrement surnommés Meiselocker. Ce terme peut littéralement se traduire par “charmeurs de mésanges” mais il cache aussi une pointe d’humour. En effet, “Meiselocker” peut aussi signifier “beaux parleurs“.
D’où vient ce surnom ? On raconte qu’au printemps, les jeunes Strasbourgeois tendaient des pièges pour capturer des mésanges, qu’ils vendaient ensuite au marché.
Mais ce surnom peut aussi avoir pour origine un fait historique. En 1552, les troupes du roi de France Henri II tentent de prendre la ville depuis les hauteurs de Hausbergen. Les Strasbourgeois utilisent alors un canon nommé “Meis” (Mésange en alsacien) pour les repousser avec succès.
Dès lors, les Strasbourgeois disent fièrement – et sûrement avec un brin d’exagération – que leur canon tirait depuis Strasbourg jusqu’à Hausbergen. De quoi donner un bon prétexte aux Alsaciens de les taquiner un peu avec ce sobriquet.
La statue du Meiselocker à Strasbourg
À Strasbourg, on retrouve quelques clins d’oeil au surnom de Meiselocker. Le premier, c’est cette statue de bronze située place Saint-Étienne. Réalisée par Ernest Weber et inaugurée le 17 novembre 1929, elle représente un jeune garçon, un pipeau à la bouche et une cage dans la main gauche, symbolisant l’activité de capture des oiseaux.
A l’arrière, on retrouve sur le piédestal un poème en alsacien qui se termine en disant que celui qui n’a jamais appâté les mésanges n’est pas un vrai garçon !
En hommage à ce surnom, un restaurant alsacien porte également le nom de “Le Meiselocker”, près de la place Saint-Etienne. Est-ce un clin d’oeil à la statue toute proche ou une référence au surnom des habitants ?
