Le strass, cette fausse pierre précieuse made in Strasbourg

Le strass, cette fausse pierre précieuse made in Strasbourg

On connait tous le strass, ce cristal qui imite les pierres précieuses et que l’on retrouve partout : des bijoux fantaisie aux vêtements en passant par des objets de décoration. Mais savez-vous comment il est né ? Surtout, saviez-vous qu’il était originaire de Strasbourg ?

Les pierres précieuses, prisées à la cour de Louis XIV

Au XVIIIe siècle, au château de Versailles, le roi Louis XIV et sa cour aimaient se parer de leurs plus belles pierres. Le diamant était l’une des plus prisées mais il restait rare et cher. Depuis longtemps, des verriers et des joalliers ont tenté d’imiter les pierres précieuses, réussissant à duper les moins connaisseurs.

Parmi eux, le Strasbourgeois Georges Frédéric Strass a eu l’idée vers 1730 d’augmenter la teneur en plomb du cristal de 50% et d’y ajouter du bismuth et du thalium. Le résultat a donné un cristal plus dur que le verre, aisément façonnable et doté d’excellentes qualités de réfraction de la lumière. 

Une imitation parfaite du diamant

Nommée « pierre du Rhin », son invention imite parfaitement le diamant. En y ajoutant des sels métalliques, il parvient même à obtenir des aspects d’émeraude, de rubis ou de saphir. Son invention rencontre un succès tel, qu’il est nommé joaillier du roi Louis XIV à partir de 1734.

Devenue « pierre de Strass » à partir de 1746, elle ne fait toutefois pas que des heureux, à l’instar de la Comtesse de Genlis qui regrette que le luxe deviennent « à la portée de tout le monde ».

Strass décède le 22 décembre 1773 à la tête d’une fortune considérable. Depuis le XVIIIe siècle, le processus de fabrication du strass a été affiné et modernisé. Aujourd’hui, il existe des variétés de strass de haute qualité qui sont presque indiscernables des vraies pierres précieuses à l’œil nu. 

L'ancien atelier de Strass sur le quai des bateliers à Strasbourg

À Strasbourg, il ne reste guère de trace du joaillier. Seule subsiste quai des bateliers, la maison où il fit son apprentissage de 1714 à 1719 chez le grand orfèvre Abraham Spach. Il revenait également souvent rendre visite à son frère qui vivait dans l’immeuble à colombages voisin. 

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A propos de l'auteur

Strasbourgeois amoureux de ma ville et papa de 2 petites filles, je suis aussi rédacteur pour plusieurs médias et auteur du livre 111 Lieux à Strasbourg à ne pas manquer (éditions Emons). Je vous fais découvrir la ville à travers son histoire, ses lieux incontournables et insolites.

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